Agroforesterie : un projet d’envergure pour l’avenir
Paysagiste de formation, Victor Moreaud porte un ambitieux projet de transition agroécologique au cœur du vignoble.
Conçu en collaboration avec l’Association Française d’Agroforesterie (AFAF), le vignoble est un terrain d’expérimentation dédié à la recherche et à l’innovation agronomique ayant pour objectif de devenir une référence en matière de viticulture agroforestière et de pratiques agroécologiques durables. Le vignoble fait parti du Réseau Bacchus de l’INRAE, qui œuvre à l’évaluation de la biodiversité au sein des paysages viticoles.
Après trois années de recherche et de conception, les premières plantations ont débuté en 2021. Depuis, plus de 3 000 arbres et arbustes ont déjà été plantés, et les aménagements se poursuivent. À terme, ce sont 5 000 sujets qui prendront place au sein de notre vignoble de 25 hectares.
600 arbres mariés à la vigne
En 2023, une nouvelle phase majeure est engagée : 300 arbres fruitiers et 300 arbres feuillus sont plantés en intra-parcellaire, au cœur de huit parcelles, en interaction directe avec les ceps de vigne, sur une surface totale de 10 hectares.
Les arbres fruitiers – pommiers, cerisiers, poiriers et pruniers – ont été soigneusement sélectionnés pour leurs fruits, mais aussi pour leur compatibilité mycorhizienne avec la vigne, favorisant ainsi une synergie souterraine bénéfique. Ils sont accompagnés d’essences feuillues (ormes, érables, charmes…), introduites pour enrichir davantage la diversité végétale.
Les plantations suivent un schéma rigoureux : les arbres sont alignés tous les 15 rangs dans des parcelles sélectionnées, en tenant compte des contraintes mécaniques. Chaque sujet est formé en haute-tige ou en trogne, afin de permettre le passage des tracteurs et de s’intégrer harmonieusement aux pratiques viticoles.
Plan du projet agroforestier et grands principes d’aménagement
Des essences choisies pour la résilience et la biodiversité
Onze essences de feuillus ont été sélectionnées et implantées dans les zones où les sols sont les plus humides, afin de favoriser l’adaptation écologique du vignoble : ormes, saules, mûriers, charmes, érables, gleditsias, sophoras, sorbiers, noisetiers et micocouliers.
Ces espèces ont été choisies pour leur valeur écologique, leur résistance face au changement climatique, ainsi que pour leur intérêt mellifère, offrant ressources et abris à la faune auxiliaire et aux pollinisateurs.